đŸ§‘â€âš•ïž Focus sur l'endomĂ©triose : une pathologie historiquement nĂ©gligĂ©e

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L'endométriose est une affection chronique gynécologique dans laquelle du tissu similaire à la muqueuse utérine, appelé endomÚtre, se développe en dehors de l'utérus.

Ce tissu anormal peut se trouver sur les organes pelviens tels que les ovaires, les trompes de Fallope, le péritoine (la membrane qui tapisse la cavité pelvienne) et d'autres sites plus éloignés, tels que l'intestin ou la vessie.
 

Dans l'endomĂ©triose, ce tissu rĂ©agit aux hormones menstruelles de la mĂȘme maniĂšre que l'endomĂštre normal, ce qui signifie qu'il se dĂ©veloppe, se dĂ©compose et saigne pendant le cycle menstruel.

Cependant, contrairement Ă  l'endomĂštre normal, le sang et les tissus provenant des lĂ©sions d'endomĂ©triose n'ont pas de voie claire pour ĂȘtre Ă©vacuĂ©s du corps, ce qui entraĂźne inflammation et  douleurs.
 

Les symptÎmes de l'endométriose peuvent varier d'une personne à l'autre, mais les plus fréquents comprennent :

  • Des douleurs pelviennes intenses

  • des douleurs pendant les rapports sexuels

  • des menstruations abondantes et douloureuses

  • des troubles intestinaux ou urinaires

  • et parfois des difficultĂ©s Ă  tomber enceinte.

  

Le diagnostic de l'endométriose est souvent posé par un médecin spécialiste aprÚs une évaluation approfondie des symptÎmes, un examen physique et des examens complémentaires tels que l'échographie ou l'IRM.

Le traitement de l'endométriose vise à soulager les symptÎmes, à prévenir les complications. Il peut inclure des médicaments pour contrÎler les hormones, des interventions chirurgicales pour retirer les lésions d'endométriose et des approches complémentaires telles que la kinésithérapie ou la gestion de la douleur.
 

Il est important de noter que l'endométriose est une maladie complexe et que chaque cas est unique. Une prise en charge médicale individualisée et une approche multidisciplinaire sont souvent nécessaires pour répondre aux besoins spécifiques de chaque personne atteinte d'endométriose.

Crédit photo: Diana Grytsku

Dans ce contexte, il Ă©tait nĂ©cessaire d'Ă©tablir la rĂ©elle prĂ©valence de cette pathologie. 


Dans l'étude de Kristjansdottir et al. (2023) publiée dans The American Journal of Obstetrics and Gynecology, les auteurs ont étudié rétrospectivement l'incidence et la prévalence de l'endométriose sur une période de 15 ans.

Des études antérieures ont montré des incidences annuelles comprises entre 0,1% et 0,3%, ce qui correspond à une prévalence de la maladie symptomatique de 2% à 6% sur une période de 20 ans pendant les années de procréation.

Cependant, ces chiffres semble sous-estimĂ©s. 
 

Les auteur·e·s ont donc collectĂ© des informations auprĂšs de tous les Ă©tablissements de santĂ© oĂč un diagnostic opĂ©ratoire et/ou histologique d'endomĂ©triose pelvienne aurait pu ĂȘtre posĂ© entre 2001 et 2015.

Les dossiers médicaux individuels, les notes opératoires et les comptes rendus de pathologie ont été étudié. Les cas diagnostiqués visuellement et physio-pathologiquement ont été inclus.

Les données portaient sur des femmes ùgées de 15 à 69 ans, mais la tranche d'ùge de 15 à 49 ans (années de procréation) a été spécifiquement prise en compte.

L'incidence annuelle a été estimée pour 10 000 personnes-années et les possibilités de prévalence ont été calculées pour différentes durées de la maladie.

La gravité de la maladie a été classée (classification révisée de la Société américaine de médecine) et les principaux sites de lésions ont été déterminés.
 

Voici leurs résultats :

  • 1634 femmes ĂągĂ©es de 15 Ă  69 ans ont reçu un diagnostic, dont 1487 entre 15 et 49 ans.

  • Une confirmation histologique a Ă©tĂ© obtenue pour 57,1%.

  • L'incidence annuelle standardisĂ©e par Ăąge pour tous les diagnostics d'endomĂ©triose confirmĂ©s Ă©tait de 12,5/10 000 personnes-annĂ©es chez les femmes en Ăąge de procrĂ©ation.

  • L'estimation globale de la prĂ©valence Ă©tait de 0,6% Ă  3,6%, selon la durĂ©e des symptĂŽmes de 5 Ă  30 ans.

  • Les sites les plus courants par ordre de frĂ©quence Ă©taient les ovaires, le pelvis profond, le pelvis central, le cul-de-sac vĂ©sico-utĂ©rin et les annexes utĂ©rines.

  • Parmi les femmes diagnostiquĂ©es, 1080 (66,1%) prĂ©sentaient une maladie minimale/lĂ©gĂšre et 553 (33,8%) une maladie modĂ©rĂ©e/sĂ©vĂšre.

 

En conclusion : cette Ă©tude confirme sur une pĂ©riode rĂ©cente de 15 ans, que l'incidence annuelle de l'endomĂ©triose est comprise entre 0,1% et 0,15% dans la population fĂ©minine en Ăąge de procrĂ©er.

L'endométriose présente des degrés de gravité variables, mais selon la durée de la maladie symptomatique, la prévalence approximative pendant les années de procréation des femmes pourrait varier de 1% à 4%.

RĂ©fĂ©rence : Kristjansdottir et al. (2023)

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