🦵 Comment identifier une atteinte de la syndesmose tibio-fibulaire lors d'une entorse de cheville ? 🤔

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La syndesmose tibio-fibulaire est une articulation fibreuse essentielle à la stabilité de la cheville.

On estime que les atteintes de la syndesmose sont d'environ 30% dans les traumatismes de la cheville (!), et qu'elles sont souvent négligées en raison des difficultés diagnostiques ou de la méconnaissance de cette pathologie.

La syndesmose joue un rôle clé dans la stabilité de la cheville, en particulier la stabilité rotatoire. Ses lésions peuvent causer de la douleur, de l'instabilité et à plus long terme, de l'arthrose.

Le diagnostic, que ce soit dans la phase aiguë ou chronique, repose sur une combinaison de signes cliniques et paracliniques.

L'imagerie est fondamentale pour confirmer le soupçon clinique. Par ailleurs, l'absence de diastase tibio-fibulaire n'exclut plus le diagnostic !

Une évaluation ostéo-ligamentaire exhaustive de la cheville est donc primordiale après une entorse.


Avant de parler de prévalence, revoyons ensemble l'anatomie antérieure de la syndesmose 👇

➡️ Selon l'étude de Mulcahey, 33,6% des 1 242 entorses de la cheville qu'ils ont analysé étaient compliquées par une atteinte de la syndesmose, et 5,8% ont nécessité une chirurgie.

Le terrain semble être un facteur de risque, avec un risque accru de blessure sur du synthétique comparé à du gazon naturel.

Le mécanisme lésionnel varie. Il est indéterminé dans près d'un cas sur quatre, et implique le plus souvent une collision sur du gazon artificiel.

La rotation externe avec une composante de dorsiflexion, pied posé au sol, est un mécanisme lésionnel fréquent.

La syndesmose peut être atteinte en antérieur, comme vu plus haut, mais aussi en postérieur 👇

Le traumatisme est donc typiquement une rotation externe forcée de la cheville en dorsiflexion, avec le pied en supination ou en pronation.

Si la rotation externe se poursuit, elle cause des lésions osseuses malléolaires.

L'entretien révèle une impotence fonctionnelle immédiate, des signes supra-malléolaires et des douleurs qui peuvent irradier proximalement vers le genou.

Si la contention stricte permet une amélioration clinique, cela rend plus probable une lésion de la syndesmose.

Dans les phases subaiguës (6 semaines à 6 mois) et chroniques (> 6 mois) de douleur de cheville, la syndesmose est souvent responsable. Les patients signalent alors généralement une douleur persistante déclenchée ou aggravée par la marche sur un sol irrégulier ou en charge. Il peut également y avoir une sensation d'instabilité, ou de raideur, avec une dorsiflexion limitée.

La connaissance de l'anatomie, des tests d'évaluation diagnostique et de la prise en charge de la syndesmose est donc capitale dans la prise en charge des entorses de chevilles. 

 

Référence : Tourné et al. (2024)

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