🏃‍♂️ Comment prévenir et soigner les fractures de stress chez les coureurs ?

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Les fractures de stress représentent jusqu’à 20 % des blessures liées au sport. 😯

Elles résultent d’un processus d’accumulation de microlésions osseuses, causé par un déséquilibre entre le stress mécanique appliqué à l’os et sa capacité à se remodeler. 

Si ce déséquilibre persiste, les microlésions ne sont pas réparées et peuvent évoluer vers une fracture complète. 

Ce consensus international, obtenu par méthode Delphi, a permis de valider 41 affirmations sur 58, établissant les fondements d’une prise en charge fondée sur les preuves.

On distingue deux types principaux de lésions osseuses de stress.

1️⃣ Les réactions de stress : ce sont des lésions osseuses sans trait de fracture visible, qui peuvent parfois être détectées à l’IRM mais pas à la radiographie.

2️⃣ Les fractures de stress proprement dites, qui présentent un trait visible sur l’imagerie, notamment à l’IRM ou parfois à la radiographie standard. 

Ces deux entités s’inscrivent dans un même continuum physiopathologique.

Les fractures de stress sont classées selon leur localisation anatomique en lésions à faible ou à haut risque. Cette classification détermine le risque de complications et oriente la prise en charge. 

Les localisations à haut risque incluent notamment : le col fémoral, le naviculaire, le cortex antérieur du tibia et la base du cinquième métatarsien.

☝️ L’IRM est l’imagerie de référence pour détecter les lésions de stress, en particulier aux stades précoces. 

La scintigraphie n’est plus recommandée en raison de son manque de spécificité et de l’exposition aux radiations ; elle peut toutefois être envisagée si l’IRM est impossible et que les autres examens sont non concluants. 

 🧐 Le scanner (TDM) reste utile dans certains cas spécifiques, notamment pour affiner un diagnostic différentiel ou évaluer la consolidation osseuse, bien qu’il soit peu utilisé en première intention.

Les auteurs attirent également l’attention sur un point important : l’accessibilité croissante à l’imagerie peut favoriser le surdiagnostic de lésions asymptomatiques. Il est donc essentiel de toujours interpréter les résultats d’imagerie dans leur contexte clinique.

📣 Le consensus identifie plusieurs facteurs de risque majeurs.

Sur le plan de l’entraînement, les transitions rapides dans le volume ou l’intensité sont particulièrement à risque.

Une faible masse corporelle ou une faible densité minérale osseuse (Z-score ≤ –1,0) sont également impliquées.

Selon les auteurs, d’un point de vue biomécanique, des altérations telles qu’une surpronation du pied, une rotation interne excessive de la hanche en appui ou une faible cadence de pas sont également incriminées.

Le changement de chaussures, en particulier vers des modèles à technologie « avancée » (semelles en mousse réactive et plaques en fibre de carbone), a été associé à des cas de fractures de stress dans certaines séries d’athlètes. Ces éléments appellent à la prudence lors de modifications de matériel, surtout chez les sportifs d’endurance.

🥑 La faible disponibilité énergétique est une cause majeure de déficit énergétique relatif dans le sport (RED-S), elle est fortement associée à une augmentation du risque de fracture de stress.

☝️ Ce facteur est crucial à explorer chez les athlètes, en particulier si les antécédents sont évocateurs. Un bilan biologique incluant la vitamine D et la parathormone est recommandé.

En prévention, les experts rappellent l’intérêt d’un entraînement complémentaire en musculation et en impact, afin de renforcer la solidité osseuse grâce à leur effets ostéogéniques.

Un accompagnement nutritionnel, un bon sommeil et la gestion du stress psychologique sont également jugés déterminants, car ils influencent la santé osseuse via des mécanismes neuroendocriniens.

La prise en charge doit être adaptée à la localisation. ☝️

Pour certaines fractures de stress à haut risque – notamment le naviculaire, le tibia antérieur, le cinquième métatarsien ou le col fémoral – une approche chirurgicale peut être envisagée précocement chez les sportifs de haut niveau afin d’accélérer le retour à la pratique.

Enfin, certaines technologies comme les tapis roulants antigravité ou immergés peuvent s’avérer utiles en phase de réadaptation à la marche, en diminuant les charges d’impact sur le squelette.

Ce consensus apporte un éclairage précieux et actualisé sur la prise en charge des fractures de stress.

Il rappelle que le diagnostic repose sur une combinaison d’analyse clinique rigoureuse, d’imagerie adaptée et d’évaluation des facteurs de risque individuels.

Il souligne également que le rôle du kinésithérapeute est central, à la fois dans l’éducation, la prévention, le repérage des profils à risque et l’accompagnement au retour au sport.

📚 Référence : Hoening et al. (2025)

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